Un site web sans mouchards et sans (mauvaises) statistiques.
On voit apparaître une nouvelle tendance depuis plusieurs mois : affirmer que les sites proposés aux visiteurs sont sûrs et ne fournissent pas de données aux grands méchants du web.
En l’occurrence, il est fréquent de retrouver Facebook et Google sur le devant de la scène. Les données sont désormais un peu moins partagées, un peu plus protégées et un peu mieux utilisées.
Cela fait maintenant plusieurs années que je n’installe plus Google Analytics sur mes sites personnels. Lorsqu’il s’agit d’un site d’un client (et sur sa demande), je continue à installer ces bouts de codes qui permettent de tracer les activités d’une personne.
Depuis plusieurs années, je déploie des sites sans aucune donnée collectée. Y compris côté réseaux sociaux. Je tente de faire une chose simple : me demander à chaque fois si j’en ai réellement besoin.
Concernant les statistiques de visite, je n’en ai aucune utilité. Je préfère mesurer le taux d’interaction avec les visiteurs. Le nombre de fois où je reçois un email, le nombre de messages reçus sur LinkedIn ou Twitter.
D’ailleurs, c’est un peu ce que je propose à chaque nouvelle idée : quel est l’intérêt de tout connaître des utilisateurs ? Qui va réellement vérifier les informations collectées ? Quel but est caché derrière ce sentiment de toute puissance ?
Lors de mes précédentes expériences professionnelles, j’ai eu l’occasion de faire un nombre conséquent de jeux en ligne dotés d’un formulaire de contact. Ces données sensibles étaient envoyées par fichiers emails au format Excel. Un tirage au sort était effectué puis les données étaient oubliées.
Je n’ai jamais eu un client souhaitant récupérer le fichier Excel de ses participants pour les inclure dans sa démarche de connaissance client. Agrémenter son CRM avec des données sociales ? Quelle idée farfelue 😉
Typiquement, cette démarche de collecte façon Big Data sans analyse par la suite entre dans la logique du FoMO : Fear of missing out. Cette peur constante de rater possible quelque chose peut nous pousser à collecter les données “par sécurité” parce que vous comprendrez que “on ne sait jamais“.
Ce n’est pas parce que tout le fait qu’il s’agit d’une bonne pratique. Parfois oui, souvent non. Ce sentiment d’appartenance est fort, lorsqu’on tente d’en sortir, un vide peut se créer et une peur primaire arrive : pourquoi est-ce que je fais différemment des autres ? Est-ce que c’est grave ?
Mais une autre arrive assez vite au final, est-ce que l’on a besoin d’autant d’informations au quotidien ?